La fille aînée de Marie et Pierre Curie naît quelques mois avant que ses parents s’engagent dans les recherches qui les rendront célèbres. Quelques années plus tard, elle devient à son tour une scientifique de premier plan. Elle poursuit le travail de ses parents autour de la radioactivité, et dirige le laboratoire Curie de l’Institut du radium pendant 10 ans, à partir de 1946 et jusqu’à sa mort en 1956. Son travail le plus célèbre la conduit à la découverte de la radioactivité artificielle, effectuée avec son mari et collaborateur Frédéric Joliot en 1934. Pour cette découverte, le couple de scientifiques obtient un prix Nobel de chimie en 1935.
Irène Curie a également été une citoyenne engagée. Dès novembre 1914, durant la première Guerre mondiale, à seulement 17 ans, elle participe à l’effort de guerre en allant sur le front avec sa mère pour effectuer des radiographies des soldats blessés. Plus tard, elle milite dans des mouvements féministe, antifasciste et pacifiste. Elle est également active pour la reconnaissance institutionnelle de la recherche scientifique : elle accepte notamment de devenir la première sous-secrétaire à la recherche scientifique en 1936 dans le gouvernement de Léon Blum.
Sa participation au gouvernement ne dure que trois mois, comme elle l’avait prévu, car elle souhaite continuer de se consacrer à ses recherches. Cependant sa présence n’est pas que symbolique : elle travaille à des mesures majeures qui sont poursuivies par son successeur, Jean Perrin, comme par exemple l’augmentation des financements publics à la recherche, et la création du CNRS.