
La découverte de la radioactivité ouvre la voie à de nouveaux champs de recherche et d’application. Dès 1903, notamment, Ernest Rutherford, physicien anglo-néo-zélandais, s’interroge sur la nature des rayonnements 𝛼 émis par le radium. C’est en étudiant ces rayonnements, qu’il prouve l’existence du noyau atomique en 1911 : ce sont les débuts de la physique nucléaire.

À l’occasion de la réception du prix Nobel de physique de 1903, Pierre Curie prononce devant l’Académie des Sciences de Suède un discours sur le radium et la radioactivité, comme le veut la tradition. La conclusion de son discours semble être encore aujourd’hui, plus d’un siècle après, très clairvoyante :
On peut concevoir encore que dans des mains criminelles le radium puisse devenir très dangereux, et ici on peut se demander si l’humanité a avantage à connaître les secrets de la nature, si elle est mûre pour en profiter ou si cette connaissance ne lui sera pas nuisible. L’exemple des découvertes de Nobel est caractéristique, les explosifs puissants ont permis aux hommes de faire des travaux admirables. Ils sont aussi un moyen terrible de destruction entre les mains des grands criminels qui entraînent les peuples vers la guerre. Je suis de ceux qui pensent, avec Nobel, que l’humanité tirera plus de bien que de mal des découvertes nouvelles.1
En 1911 Marie Curie2 obtient également le prix Nobel de chimie pour la découverte du radium et du polonium, pour l’isolation du radium et l’étude de la nature et des composés de cet élément remarquable 3.