L’effet piézoélectrique est une propriété de certains cristaux, comme le quartz ou le topaze, d’émettre de petites quantités d’électricité lorsqu’ils sont comprimés ou étirés. Le nom du phénomène dérive du mot grec piézein, qui signifie presser.
Les deux frères imaginent rapidement plusieurs usages de la piézoélectricité. En 1885, ils font construire un instrument pour leur laboratoire, qu’ils appellent tout simplement “quartz piézoélectrique”. Le principe de fonctionnement de l’instrument est simple : une lame de quartz est fixée par le haut, et accrochée par le bas à un plateau. Lorsqu’un poids est posé ou retiré du plateau, la lame de quartz est étirée ou comprimée, et émet des charges électriques par effet piézoélectrique. Les charges électriques émises sont mesurées en recouvrant la lame de quartz avec une fine couche métallique rattachée à un câble conducteur. En fonction des dimensions de la lame et du poids utilisé pour la mesure, les charges électriques produites peuvent être précisément prédites.
Jacques Curie préconise l’utilisation du quartz piézoélectrique comme étalon dans toute mesure de faibles charges électriques. Marie et Pierre Curie vont reprendre la méthode de Jacques lors de leurs travaux autour de la radioactivité à partir de 1898 et la mise au point de “la méthode Curie”.
La piézoélectricité découverte par Jacques et Pierre Curie a encore aujourd’hui de nombreuses applications de la vie de tous les jours : les montres à quartz, les briquets électriques, les enceintes... Dans le cas des montres et des enceintes c’est l’effet piézoélectrique inverse qui est utilisé : lorsqu’une charge électrique est envoyée vers un quartz, le quartz s’étire puis se compresse puis s’étire...on parle dans ce cas d’une oscillation.