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La Méthode Curie Contenu pédagogique

La luminescence et la radioactivité

Un échantillon contenant de l’uranium ou du radium peut être luminescent, c’est à dire émettre une faible lumière, souvent bleu-verte, spontanément.

Bol contenant du radium, photographié dans l’obscurité en 1922.
Source : Musée Curie (collection ACJC).

Marie Curie écrit dans le livre Pierre Curie en 1924 : Nous avons eu une joie particulière à observer que nos produits concentrés en radium étaient spontanément lumineux. Pierre Curie qui avait souhaité leur voir de belles colorations, dut reconnaître que cette particularité inespérée lui donnait une satisfaction supérieure à celle qu’il avait ambitionnée. (...) Il nous arrivait le soir après dîner pour jeter un coup d’œil sur notre domaine. Nos précieux produits pour lesquels nous n’avions pas d’abri étaient disposés sur les tables et sur des planches ; de tous côtés on apercevait leurs silhouettes faiblement lumineuses, et ces lueurs qui semblaient suspendues dans l’obscurité nous étaient une cause toujours nouvelle d’émotion et de ravissement.1

Aujourd’hui les scientifiques ont montré que ces lueurs sont le résultat d’un phénomène de physique dit "effet Tcherenkov", responsable également, par exemple, des lueurs bleues des piscines des réacteurs nucléaires.

Montre Biltmore avec sa boîte : les aiguilles et les chiffres sont recouverts d’une peinture phosphorescente au radium.
Source : Musée Curie / Uriel Chantraine.
Publicité des montres Omega.
Source : Musée Curie (collections Imprimés).

De plus, un échantillon contenant de l’uranium, du radium, ou toute autre substance radioactive, peut émettre une faible lumière colorée, souvent bleue-verte, par phosphorescence. En général ce n’est pas la substance radioactive elle-même qui est phosphorescente, mais d’autres substances présentes dans l’échantillon. Le plus souvent ces substances phosphorescentes émettent de la lumière après avoir été excitées par les rayons de Soleil. Le radium, ou tout autre élément radioactif présent dans l’échantillon, agit comme une source d’énergie presque inépuisable, remplaçant les rayons de Soleil, et permettant à l’échantillon de luire de façon continue et spontanée. Du radium est ainsi injecté aux peintures phosphorescentes, au cours du XXe siècle et jusqu’en 1963, pour rendre lumineux par exemple les aiguilles et cadrans d’horloges, ou certains éléments des tableaux de bord des avions.

 

1Marie Curie, Pierre Curie, 1924.

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